Heulhard et la Musique

LA CHRONIQUE MUSICALE d’Arthur HEULHARD 1873-1876
Préface de Donald G. Gislason Université du Maryland, College Park. Centre d’Etudes sur la Musique du XIXème siècle.

Arthur Pougin qualifiait la Chronique musicale de « revue publiée dans des conditions littéraires et artistiques qui en faisaient un recueil jusqu’ici unique dans le monde... et de “publication si utile à laquelle présidait un goût parfait...» Fondée et dirigée par Arthur Heulhard, la Chronique musicale a paru deux fois par mois à Paris entre Juillet 1873 et Juin 1876. L’édition complète comprend 6640 pages.
Chronique Ceux qui contribuèrent à cette revue comptent parmi les musicologues les plus connus et les plus compétents de l’époque qui se situe tout de suite après la guerre Franco- Prussienne. Parmi eux figurent l’éminent librettiste Charles Nuitter, le compositeur et archiviste Theodore de Lajarte, l’historien et critique Adolphe Jullien, ainsi qu’Ernest Thoinan, P. Lacome, Arthur Pougin, Gustave Bertrand, J. B. Wekerlin, Ernest David, Daniel Bernard, Charles Soullier, Edmond Neukomm, Henry Cohen, Paul Foucher, Louis Lacombe, Maurice Cristal et H. Lavoix fils.
Bien que la revue ait publié de nombreux articles remarquables, sa plus grande force réside dans la très grande importance qu’elle a accordée à la recherche sur l’histoire de la musique. Cette revue pourrait bien être considérée comme l’une des toutes premières publications consacrées à la musicologie. De nombreux numéros commencent par des essais essentiels sur des aspects historiques de la musique en France : une esquisse de la presse musicale en France, la grandeur et la décadence des théâtres lyriques Parisiens, les fondateurs de l’opéra Français, le concours du Conservatoire de Paris, le Wagnérisme en France, la musique à la Comédie-Française, Voltaire librettiste, la collection manuscrite de Philidor conservée au Conservatoire de Paris et les débuts du concert spirituel.
D’autres numéros contiennent des articles sur le Conservatoire de Bruxelles, la chanson populaire en Russie, une histoire de la viole d’amour, la musique en Scandinavie, l’origine et le développement de la chanson populaire, et des curiosités acoustiques. L’attention est également accordée aux grandes figures de l’opéra du XIXe siècle avec une série d’études, sur les carrières – entre autres – de Maria Malibran et Henriette Sontag.
Tout au long de ces numéros, une grande place est accordée à des articles signés sous les rubriques « Revue musicale » - qui contiennent des critiques de concerts et d’opéras – et des rubriques plus spécifiques « Critique des concerts » et « Revue des théâtres lyriques.
» Les critiques de Concerts couvrent récitals, musique de chambre, musique symphonique et chorale proposées par diverses organisations de concerts parisiens : la Société classique, la Société des compositeurs de musique, les Concerts Danbé, les Concerts modernes, les Concerts nationaux, les Concerts du Châtelet, les Concerts du Conservatoire et les Concerts populaires de Musique classique Pasdeloup. Le répertoire de ces concerts est vaste, allant du Messie de Haendel aux plus récentes compositions de Massenet et Saint- Saëns. Les critiques d’opéras sont nombreuses et traitent à la fois des opéras donnés au Théâtre de l’Opéra, de l’Opéra-Comique, du Théâtre-Italien, mais aussi des productions dans d’autres théâtres comme les Menus-Plaisirs et l’Athénée. La revue s’intéresse aux premiers opéras de Massenet, aux oeuvres de Verdi jusqu’à Aïda et sa messe de Requiem, aux reprises d’oeuvres de Meyerbeer – Robert le diable, Les Huguenots, Le Pardon de Ploërmel – et le Faust de Gounod. Les débuts des jeunes chanteurs sont signalés. Bien que peu d’articles traitent des opéras de Wagner, on s’intéresse à la construction du théâtre de Bayreuth. Flotow y est accusé de Wagnérisme.

Arthur Heulhard avait été invité en tant que directeur de la Chronique musicale à la Création du Requiem de Verdi. Il écrivit un article immédiatement après cet événement : Exécution de la messe de Verdi, extrait de La Chronique Musicale, revue bi-mensuelle de l'art ancien et moderne, Volume 4, 1874.
Il écrira un article plus complet qu'il publiera dans son ouvrage "Bravos et Sifflets" en 1886 : Verdi et sa messe de Requiem , extrait de Bravos et sifflets, Ed. Dupret, 1886.

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